dimanche 9 février 2020

Jésus, un coach de vie (Matthieu 5,1-16)

Avez-vous déjà entendu parler des coachs de vie?  Savez-vous c’est quoi?  On les appelle « Life Coach » en anglais et on les associe souvent avec les psychologues.  On dit que le coaching de vie s'adresse aux personnes relativement « saines d’esprit » aux prises avec des difficultés normales de la vie. Le coach de vie accompagne son client à atteindre ses buts.  Les clients des coachs de vie ne sont pas seulement des individus; des compagnies et des organisations ont souvent recourt à des conférenciers doués qui vont s’adresser aux membres du groupe en parlant par exemple de la pensée positive (ou positive thinking, comme on l’appelle en anglais).

Voici quelques exemples de pensées positives qui sont supposées vous remettre de bonne humeur et vous encourager dans la vie : « Tu as le droit d’être toi-même.   Il n’y a pas d’échecs, il n’y a que des expériences.  Tes efforts, ton travail sont une raison d’être fier de toi.  Tu n’es pas en train d’échouer, tu es en train d’apprendre.  Tu n’as pas besoin d’être parfait.  Chacun d’entre nous est une merveille. »
C’est jolie, n’est-ce pas?  Vous vous sentez mieux, n’est-ce pas?  Si Jésus vous disait cela ce soir, vous seriez drôlement heureux et heureuses, n’est-ce pas?  Eh bien, Jésus nous dit justement : « vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. »
Cependant, la portée de ces affirmations de Jésus va beaucoup plus loin que les belles pensées positives que je vous ai nommées. Ces pensées-là ont un seul but : vous permettre de croire en vous-mêmes, de croire que vous pouvez accomplir tout ce que vous voulez et réussir tout ce que vous entreprenez.  Jésus, lui, nous offre des paroles qui nous permettent de croire en LUI d’abord et croire que la vie humaine vaut beaucoup plus que les expériences qu’on a sur la terre, peu importe qu’elles soient fantastiques ou catastrophiques.

Voyez-vous, quand Jésus nous dit : « vous êtes le sel de terre, vous êtes la lumière du monde » il ne nous dit pas ça pour nous faire plaisir à nous, il dit cela pour nous encourager à faire plaisir aux autres.  « Vraiment? », me demandez-vous?  Bien sûr.  Quand Jésus dit : « vous êtes le sel de la terre », il nous dit qu’il faut donner du goût aux aliments, il faut donner du goût à la vie des autres.  S’il nous avait dit : « vous êtes un gâteau au chocolat » ça aurait été différent!  Personne n’a jamais mangé du sel tout seul, mais si c’est votre fête vous pouvez très bien manger le gâteau au chocolat d’un seul coup.
Quand Jésus nous dit : « vous êtes la lumière du monde », il ne dit pas que nous sommes brillants comme le soleil, ou intelligents comme une ampoule de 150w.  Il nous dit : « que votre lumière donne aux autres la possibilité de voir plus clair. »  La lumière n’est pas pour nous, elle est pour les autres.

Les coachs de vie et les conférenciers sur la pensée positive sont plus populaires que jamais.  Pendant ce temps, nos églises sont à moitié vides.  On pourrait essayer de trouver dans les évangiles des épisodes où Jésus essaie de nous remonter le moral, et pour ça, on n’a pas besoin d’aller plus loin que les versets qui précèdent l’évangile d’aujourd’hui.  Il s’agit des Béatitudes.  Or, Jésus dans les Béatitudes nous surprend.  Il nous dit : vous êtes heureux!  Oui vous êtes vraiment heureux!  Et alors on demande : « comment on est heureux ? » et Jésus répond : « Heureux les pauvres de cœur, heureux ceux qui pleurent, heureux les doux, heureux ceux qui ont fait et soif de la justice, heureux les miséricordieux, heureux les cœurs purs, heureux les artisans de paix, heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, heureux si l’on vous insulte, si l’on vous persécute, et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous. »

Drôle de pensée positive?  Drôle de coach de vie, n’est-ce pas?  Et pourtant, c’est Jésus qui le dit.  Et il le répète plus tard dans son évangile : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive car qui perd sa vie à cause de moi la gardera. »
Alors, si nous avons envie de nous décourager parfois, retournons à l’évangile, et répétons les paroles de Jésus : « je suis le sel.  Je suis la lumière. Je peux vraiment faire une différence dans la vie des autres. »  Après tout, «  il y a plus joie à donner qu’à recevoir » et ça c’est la Bible qui le dit et les coachs de vie aussi!

dimanche 2 février 2020

Jésus est la lumière

(Luc 2,22-40)
Vous vous demandez peut-être comment ça se fait qu’on célèbre aujourd’hui la Présentation du Seigneur au Temple?  Ça n’arrive pas tous les ans.  La dernière fois que c’est arrivé c’était en 2014.  Il s’agit d’une des fêtes fixes du calendrier liturgique qui, lorsqu’elles tombent un dimanche, prennent la place de la célébration du dimanche.  Vous voulez quelques exemples?  La Transfiguration du Seigneur au mois d’août, la Croix glorieuse au mois de septembre et la Dédicace de la basilique du Latran au mois de novembre.  Ces célébrations sont prévues à des dates bien précises.

Aujourd’hui, 2 février, 40 jours après Noël, nous célébrons la Présentation du Seigneur au Temple.  On rappelle le geste posé par Marie et Joseph qui portèrent l’Enfant Jésus au Temple pour la purification de la mère et de l’enfant selon les prescriptions de la loi de Moïse.  Marie et Joseph étant de fervents Juifs, ils n’allaient pas négliger ce devoir de leur part.
De par la signification très spirituelle de cette fête, le saint pape Jean Paul II a établi en 1996 que ce jour serait désigné comme la Journée de la vie consacrée.  Cette journée a pour objectif de présenter la vie religieuse à tous les fidèles, tout spécialement les jeunes, afin qu’ils aient une connaissance exacte de ce grand don de Dieu qu’est la vie consacrée.

Le geste des chandelles allumées est significatif mais il demande un peu d’explication.  En tout cas, il ne faut pas le confondre avec celui de la Veillée pascale!  Il ne faut pas non plus le confondre avec le dimanche des rameaux.  Ce qui est important ici, c’est le geste d’allumer des chandelles afin de nous unir avec Marie et Joseph qui présentent leur nouveau-né au Temple.  Nous voulons nous aussi nous présenter au Temple.
De fait, on pourrait dire bien des choses au sujet de cette fête mais j’aimerais simplement attirer votre attention sur la dimension ‘cosmique’ de notre célébration.  Vous n’êtes pas sans savoir que Jésus a indiqué à quelques reprises qu’il était le Temple de Dieu – il est le nouveau Temple.  À partir de Jésus, il n’y a plus vraiment besoin du Temple de Jérusalem.  Jésus dira : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Mais Jésus parlait du sanctuaire de son corps. »  Pensez-y un instant, l’Enfant-Jésus, le fils du Père éternel, le Christ Seigneur, le Messie Sauveur, le Temple du Dieu vivant, est présenté lui-même au Temple!  Nous avons en même temps et au même endroit deux Temples qui représentent le même Dieu tout-puissant!  C’est lequel qui contient lequel?  Est-ce Jésus qui vient au Temple ou bien est-ce le Temple qui reçoit Jésus?
Bref, il s’agit ici d’un geste d’une portée absolument inouïe!  L’évangéliste St Luc nous le confirme plus tard dans son évangile.  Alors que Jésus est crucifié et qu’il est sur le point de mourir l’évangéliste écrit : « Le rideau du Sanctuaire du Temple se déchira par le milieu.  Alors Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. »  Ainsi donc, peu de temps après sa naissance, Jésus est présenté au Temple et ensuite, juste avant sa mort, le rideau du Sanctuaire est déchiré en deux.

St Paul nous dira aussi que nous sommes nous-mêmes le Temple de l’Esprit Saint.  Si nous sommes le Temple de l’Esprit Saint ce n’est certes pas par nos propres moyens, c’est grâce à Jésus.  La grâce de Dieu nous permet de nous unir à Jésus qui est le Temple du Dieu vivant.
Voilà pourquoi cette fête devient une fête pour encourager les vocations à la vie religieuse, parce que la vie religieuse c’est précisément l’annonce que chacun et chacune d’entre nous nous sommes le temple de l’Esprit Saint.  C’est vrai, c’est beau, c’est grand.  Tellement vrai, tellement beau et tellement grand que des hommes et des femmes laissent tout et sont prêts à faire comme Jésus et à se présenter au Temple pour offrir toute leurs vies, toutes leurs puissances, toutes leurs existences au Seigneur Jésus.
Au fond, cette fête nous ramène à notre vocation chrétienne personnelle.  Au jour de notre mort, le Seigneur va regarder si, oui ou non, on a toujours notre lampe allumée.  Ce matin nous sommes rentrés avec des chandelles allumées mais quand on va mourir, seront-elles encore allumées?