(Isaïe 55,1-10)
(Romains 8,18-23)
(Matthieu 13,1-23)
Non mais y as-tu fait chaud un peu cette semaine! Presque 37 degré celsius vendredi. Il faisait tellement chaud que la peau me
fondait sur le corps. Quiconque ose
prétendre qu’il n’y a pas de changement climatique ferait mieux de réviser leur
position car, au train où vont les choses, il va falloir quitter notre planète
pour aller s’établir sur la lune ou sur mars tellement il faut chaud!.... Oui c’est vrai, je ne parlerai pas comme ça
au mois de janvier. J’ai toujours
tendance à exagérer. En tout cas, les
cultivateurs sont nerveux. J’ai entendu
des commentaires à l’effet que s’il ne pleut pas d’ici quelques jours,
plusieurs récoltes pourraient être compromises.
Si vous le voulez bien, je vous propose une interprétation écologique et
environnementale des textes de ce jour.
Je m’inspire d’ailleurs d’une suggestion de Georges Madore qu’il l’a
proposé récemment.
Le fait est que les trois lectures font référence à la
nature. La pluie qui féconde la terre en
première lecture (et Dieu sait si on en a besoin de la pluie!); la pluie qui
bénit dans le psaume; la création qui gémit dans les douleurs d’un enfantement
dans la 2e lecture et enfin, la semence répandue qui est à la merci
de la terre qui la reçoit dans l’évangile.
Je vous propose de voir ici un parallèle entre
l’écologie de la terre et l’écologie de la foi : les deux sont un don de
Dieu, mais les deux sont aussi à la merci de notre liberté. Et c’est bien la liberté qui est mise en
évidence ici, aussi bien dans le domaine de la foi que dans le domaine de
l’écologie responsable. On ne peut pas
‘imposer’ la pratique et l’expression de la foi. On ne peut que la proposer pour qu’elle soit
ensuite choisie. De même, on ne peut pas
seulement ‘imposer’ des mesures coercitives pour essayer de changer les choses
dans le domaine de l’environnement, car alors, il n’y aura aucun changement sur
le fond.
Comme le disait si bien le pape François, ‘tout y est
lié’. On ne peut pas penser prendre soin
de l’environnement de manière authentique si on ne se rappelle pas les
injustices flagrantes qui affligent une partie de l’humanité. Les inégalités entre pauvres et riches sont
aussi scandaleuses que l’esprit de consommation des pays riches qui menacent
précisément notre environnement. Et on
ne peut pas prendre soin de la terre si on n’a aucune considération pour celui
qui l’a créé : Dieu.
Voyez comment les lectures de ce dimanche prennent une
signification quasi universelle quand on les comprend d’une manière globale. La pluie du ciel tombe et fait porter du
fruit au sol. Ainsi la Parole de Dieu
tombe du ciel et nous fait porter du fruit par nos bonnes actions d’inspiration
évangélique. La création passe par un
enfantement qui se continue encore aujourd’hui, comme pour indiquer que rien
n’est perdu si on y met du nôtre. Dans
l’évangile, le semeur c’est Dieu qui sème généreusement et qui ne regarde même
pas sur quel type de sol la semence se dépose.
Nous on appellerait ça du gaspillage, mais pour le semeur, il démontre lui
une confiance exceptionnelle envers les capacités du sol à porter du fruit.
Et on l’aura compris, nous, nous sommes le sol qui
reçoit la semence. Serons-nous le bord
du chemin, le sol pierreux, les ronces ou bien la bonne terre? La réponse est à nous : la semence s’en
vient, la pluie aussi, puissions-nous porter du fruit!
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