samedi 11 juillet 2020

La semence, la pluie et nous



(Isaïe 55,1-10)
(Romains 8,18-23)
(Matthieu 13,1-23)
Non mais y as-tu fait chaud un peu cette semaine!  Presque 37 degré celsius vendredi.  Il faisait tellement chaud que la peau me fondait sur le corps.  Quiconque ose prétendre qu’il n’y a pas de changement climatique ferait mieux de réviser leur position car, au train où vont les choses, il va falloir quitter notre planète pour aller s’établir sur la lune ou sur mars tellement il faut chaud!....  Oui c’est vrai, je ne parlerai pas comme ça au mois de janvier.  J’ai toujours tendance à exagérer.  En tout cas, les cultivateurs sont nerveux.  J’ai entendu des commentaires à l’effet que s’il ne pleut pas d’ici quelques jours, plusieurs récoltes pourraient être compromises.  Si vous le voulez bien, je vous propose une interprétation écologique et environnementale des textes de ce jour.  Je m’inspire d’ailleurs d’une suggestion de Georges Madore qu’il l’a proposé récemment.
Le fait est que les trois lectures font référence à la nature.  La pluie qui féconde la terre en première lecture (et Dieu sait si on en a besoin de la pluie!); la pluie qui bénit dans le psaume; la création qui gémit dans les douleurs d’un enfantement dans la 2e lecture et enfin, la semence répandue qui est à la merci de la terre qui la reçoit dans l’évangile.
Je vous propose de voir ici un parallèle entre l’écologie de la terre et l’écologie de la foi : les deux sont un don de Dieu, mais les deux sont aussi à la merci de notre liberté.  Et c’est bien la liberté qui est mise en évidence ici, aussi bien dans le domaine de la foi que dans le domaine de l’écologie responsable.  On ne peut pas ‘imposer’ la pratique et l’expression de la foi.  On ne peut que la proposer pour qu’elle soit ensuite choisie.  De même, on ne peut pas seulement ‘imposer’ des mesures coercitives pour essayer de changer les choses dans le domaine de l’environnement, car alors, il n’y aura aucun changement sur le fond.

Comme le disait si bien le pape François, ‘tout y est lié’.  On ne peut pas penser prendre soin de l’environnement de manière authentique si on ne se rappelle pas les injustices flagrantes qui affligent une partie de l’humanité.  Les inégalités entre pauvres et riches sont aussi scandaleuses que l’esprit de consommation des pays riches qui menacent précisément notre environnement.  Et on ne peut pas prendre soin de la terre si on n’a aucune considération pour celui qui l’a créé : Dieu.

Voyez comment les lectures de ce dimanche prennent une signification quasi universelle quand on les comprend d’une manière globale.  La pluie du ciel tombe et fait porter du fruit au sol.  Ainsi la Parole de Dieu tombe du ciel et nous fait porter du fruit par nos bonnes actions d’inspiration évangélique.  La création passe par un enfantement qui se continue encore aujourd’hui, comme pour indiquer que rien n’est perdu si on y met du nôtre.  Dans l’évangile, le semeur c’est Dieu qui sème généreusement et qui ne regarde même pas sur quel type de sol la semence se dépose.  Nous on appellerait ça du gaspillage, mais pour le semeur, il démontre lui une confiance exceptionnelle envers les capacités du sol à porter du fruit.
Et on l’aura compris, nous, nous sommes le sol qui reçoit la semence.  Serons-nous le bord du chemin, le sol pierreux, les ronces ou bien la bonne terre?  La réponse est à nous : la semence s’en vient, la pluie aussi, puissions-nous porter du fruit!

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