Vous rappelez-vous l’époque où ce n’était pas bien vu
de trop poser de questions dans l’Église?
Quand quelqu’un demandait : « Pourquoi c’est comme ça? »,
on l’interprétait comme une manière de mettre en doute le status quo. C’était comme si on nous disait : « Si
tu as la foi, pose pas de question! »
Or, ce n’est pas vraiment le parcours de l’aveugle-né
dans le texte de l’évangile que nous venons d’entendre. Car ce pauvre type est malmené de tous bords
et de tous côtés. Tout le monde lui pose
des questions, parfois la même deux fois plutôt qu’une, et lui-même en a une ou
deux. Le plus étrange cependant c’est
que ces questions bien loin de le faire sombrer dans le doute sur lui-même et
sur ce qui lui arrive, le font plutôt approfondir sa foi… Voyez par vous-même : au début du récit
il désigne Jésus simplement par le terme « l’homme qu’on appelle
Jésus » mais à la toute fin du récit, quand Jésus lui demande : « Crois-tu
au Fils de l’homme? » Il finit par
le reconnaitre et proclame : « Je crois, Seigneur! » Jésus n’est plus seulement un type
quelconque, il est devenu son maitre et son Seigneur. Ils se connaissent mutuellement.
Ce que ce récit nous montre c’est qu’il n’y a rien de
mieux dans la vie que de se poser des questions. C’est bien de se poser des questions par
rapport à nous-mêmes : « Est-ce que je suis vraiment la personne que
je désire être? » « Quelles
sont mes forces? Quelles sont mes
faiblesses? » C’est important aussi
de laisser les autres nous remettre en question. Parfois, une personne qui nous connait bien a
le mot juste pour nous remettre sur le droit chemin quand on en a de
besoin. Et enfin, parfois il ne faut pas
avoir peur de nous-mêmes poser des questions en fonction des événements de la
vie. Ce qui est en jeu ici, c’est de se connaitre vraiment
personnellement. Ç’a fait du bien de se
connaitre soi-même.
C’est ce qui arrive à l’aveugle-né. Plus on lui pose des questions, plus il se
rend compte que Jésus doit être quelqu’un de spécial. Quand il constate que les Pharisiens ne
comprennent pas et ne veulent pas comprendre, quand il constate que sa propre
famille a peur, il passe de l’indifférence à une profession de foi pleine de
vigueur. Parfois, ç’a fait du bien de
poser des questions et de faire un effort pour y trouver des réponses.
Présentement, il y a beaucoup de monde qui se posent
des questions par rapport à la menace du virus Covid-19. Certains vont même jusqu’à remettre en
question la pertinence des mesures draconiennes que le gouvernement impose à la population.
On questionne et on met en doute.
Or, j’ai été surpris de voir sur facebook le témoignage d’un citoyen du
nord de l’Italie qui a survécu au coronavirus et qui offre un plaidoyer
percutant par rapport à son expérience.
Il dit : « Contrairement à ce que certaines personnes
prétendent, ce virus n’est pas seulement une grippe. C’est quelque chose qui prend possession de
tout ton être et qui prend tes poumons.
Il y a trop d’ignorance par rapport à ce virus, dit-il. Comment peux-tu vaincre ce que tu ne connais
pas? » Il a bien raison ce
monsieur, comment peut-on vaincre l’ennemi qu’on ne connait pas… C’est bien vrai.
À l’heure actuelle de grands sacrifices sont imposés à
chacun et à chacune d’entre nous. On n’a
pas encore vu le pire de la pandémie. À
défaut de ne pas connaitre l’ennemi, il faut se protéger. Et dans un autre ordre d’idées (totalement),
si on réalise à un moment donné ou l’autre dans notre vie que la personne de
Jésus nous fait beaucoup plus de bien qu’on le pensait au départ, c’est
peut-être le temps pour nous de nous rapprocher de lui. L’aveugle-né l’a fait et il peut enfin dire :
« Jésus, je te connais. »
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