(Actes 1,1-11)
(Matthieu 28,16-20)
Pour comprendre la portée de la solennité du jour,
celle de l’Ascension du Seigneur au ciel, il va nous falloir apporter quelques
éclaircissements par rapport à notre conception du monde. Vous vous rappelez tous la télésérie Star Trek, qui a été très populaire dans
les années 60? Vous vous rappelez un des
effets spéciaux les plus spectaculaires de la télésérie – celui de la
téléportation? C’était de la
science-fiction mais on comprend le principe : comme on ne pas peut être
présent à deux endroits en même temps, la téléportation nous permet de nous
déplacer dans le temps et l’espace de manière accéléré en interrompant les lois
de la matière.
L’Ascension du Seigneur au ciel est tout sauf ça! Et pourtant, c’est bien là la manière naturelle
de la comprendre… En son Ascension Jésus pourrait donner l’impression de monter
au ciel comme une soucoupe volante. On
le regarderait s’élever d’en bas pendant que lui nous regarderait d’en haut… C’est d’ailleurs comme ça que le décrit St
Luc dans la première lecture tiré du livre des Actes des Apôtres. Notez cependant comment dans l’évangile selon
St Matthieu il est nulle part mention que Jésus serait monté vers le ciel… Les versets que nous avons entendu dans
l’évangile sont effectivement les derniers versets de l’évangile et ici Jésus
nous dit : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du
monde. » Mais alors, c’est quoi
l’Ascension?
Pour y répondre, il faudra que je m’inspire de quelques explications offertes par Mgr Robert Barron, le célèbre évêque américain, qui
nous explique que la conception du monde pour les Juifs (le peuple auquel
s’adressait Matthieu dans son évangile) est totalement différente de la
nôtre. Pour nous, le ciel est synonyme
de cosmos, de constellations, d’étoiles et d’univers insoupçonné. Pour un Juif religieux, le ciel est le lieu
où se trouve Dieu et ses anges. L’espace
entre le ciel et la terre est le canal par lequel passe la vie qui unit les
deux mondes. Bref, nous ne sommes pas
dans le domaine de la science astronomique mais bien dans le domaine de la foi.
Et le domaine de la foi, qu’elle soit la foi juive ou
la foi chrétienne, est de nous rappeler que nous sommes aimés et que nous
sommes sauvés par l’amour que Dieu nous offre à nous son Peuple. Cette annonce passe par la recherche
quotidienne qui est la nôtre de comprendre et d’accepter la volonté de Dieu comme
nous le prions si bien dans la prière du Notre Père : « que ta
volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » La terre et le ciel sont unis dans un destin
commun - celui du lieu où s’accomplit la volonté du Seigneur.
Et ainsi, il n’y a aucune recherche d’une fuite du monde
de notre part, ou même de la part du Seigneur Jésus, car ce que nous cherchons
ultimement est que la volonté du Seigneur soit faite sur la terre comme au ciel. En fait, Jésus retourne bien vers son Père
mais c’est pour mieux être présent parmi nous comme il le promet aux disciples
rassemblés sur la montagne, ce qui sera confirmé dans quelques jours seulement
par le don de l’Esprit Saint lors de la solennité de la Pentecôte.
En deux mots, la solennité de l’Ascension n’est pas la
fin de la vie de Jésus mais bien le début de sa présence nouvelle et éternelle
parmi nous par le don de l’Esprit Saint, dans l’Église. Cette présence se mesure encore aujourd’hui
par notre engagement et notre fidélité à mettre en pratique la recommandation
du Seigneur à ses disciples : « Faites des disciples, baptisez-les et
apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai enseigné. »
Nous ne sommes malheureusement pas en mesure
présentement de mettre en pratique ce commandement du Seigneur à cause de la
pandémie, mais nous pouvons mettre en pratique la recommandation du Seigneur de
ne pas quitter l’endroit où nous sommes et d’y attendre patiemment le don de
l’Esprit-Saint. Alors, et alors
seulement, plus rien ne pourra nous arrêter.
Pour l’heure, il faut être patient…
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