Nous célébrons aujourd’hui la solennité de la Sainte
Trinité. Nous en trouvons l’expression
la plus simple et la plus familière dans un geste qui fait partie de notre vie
quotidienne de croyants et de croyantes : il s’agit du signe de la
croix. Nous faisons très souvent le
signe de la croix au cours de la journée : avant et après une prière, en
passant devant une église, un cimetière ou une croix de chemin. Mais bien que nous faisons le signe de la
croix très souvent, il arrive un peu moins souvent qu’on l’accompagne de ces
mots : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. » Ce sont là les mots qui accompagnent le signe
de la croix et nous avons ici une allusion directe au mystère de la Sainte
Trinité dont nous célébrons la solennité en ce jour.
C’est donc dire que la Trinité nous est beaucoup plus
familière qu’on le pensait. Elle est
intimement liée à notre éducation religieuse et à l’expression la plus
fondamentale de notre foi. Ainsi donc,
bien loin de voir la Trinité comme un mystère inaccessible et incompréhensible,
il vaudrait beaucoup mieux partir du signe de la croix et de nous dire qu’au
fond, la Trinité est quelque chose de familier.
Et j’aime ça utiliser ce mot-ci (familier) car il fait référence à un
concept, une idée, qui est intimement lié à celle de la Trinité : à savoir
la familiarité des personnes divines qui sont en relation l’une avec l’autre.
Nos familles sont faites de relations aussi : relation
de confiance, relation de proximité, relation d’échange, relation de complémentarité. Une famille où les membres de la famille ne
se font pas confiance mutuellement; une famille où les membres de la famille
passent jamais du temps ensemble; une famille où il y a aucun échange, que ce
soit un échange d’idée, échange de ressource, échange de talent, échange de
contribution; ou même enfin une famille où les membres sont en compétition les
uns avec les autres sans recherche du bien commun de la famille, c’est une
famille dysfonctionnelle.
Voilà donc un bon point de départ pour parler de la Trinité,
car la Trinité des personnes divines (le Père, le Fils et le Saint-Esprit)
c’est précisément cela : une relation de confiance, de proximité,
d’échange et de complémentarité. La très
Sainte Trinité est un exemple pour la santé de nos familles. On peut s’inspirer de l’unité qui les tient
ensemble pour affermir l’unité dans nos propres familles.
Je dirais même que la Trinité peut nous inspirer dans la
vie de nos collectivités! Est-ce qu’on ne construit pas nos communautés par la
recherche d’une relation de confiance, de proximité, d’échange et de
complémentarité entre tous les membres?
N’est-ce pas en faisant ainsi qu’on peut dire que nos communautés sont
en santé? Qu’est-ce qu’on dirait d’une
communauté qui rejetterait un groupe ou un individu à cause de ses valeurs, ses
croyances, sa religion, sa culture ou la couleur de sa peau?
Cers jours-ci, on voit ce qui se passe chez nos
voisins Américains et on aime ça dire qu’heureusement, nous on n’est pas comme
eux. Il ne faudrait pas juger trop vite
nos voisins. Il vaudrait peut-être mieux
regarder la poutre dans notre œil avant de regarder la paille dans l’œil du
voisin. Est-ce que nos communautés sont
vraiment des lieux où tout le monde se sent accueilli, accepté et sait qu’il peut
contribuer à la vie de la collectivité, ou bien ont-ils peur et vont se cacher
pour se protéger?
Quand on fait le signe de la croix et qu’on nomme les
trois personnes de la Sainte Trinité, nous faisons par ce geste une allusion
directe à Jésus qui est mort sur la croix pour nous. Jésus a payé très cher son désir de vivre sa
vie à la recherche de relations de confiance, de proximité, d’échange et de
complémentarité. On l’a tué pour ça. Ce serait dommage que l’histoire se
répète. Se répète-t-elle peut-être? Au nom du Père, et du Fils et du
Saint-Esprit. Amen.
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