samedi 20 juin 2020

« Même les cheveux de votre tête sont tous comptés. »




(Jérémie 20,10-13)
(Matthieu 10,26-33)
J’ai vécu une de mes plus belles journées de ma vie cette semaine : je me suis fait couper les cheveux.  Ça fait vraiment du bien.  J’ai découvert durant la pandémie à ma plus grande surprise que mes cheveux frisent en arrière de la tête : pas au point du jeune garçon dans le défilé de la St-Jean-Baptiste mais des cheveux ondulés tout de même.
On est tous très fier de notre chevelure, n’est-ce pas?  Même les dames.  Surtout les dames, je crois.  Vous avez eu à vivre un véritable calvaire depuis le début de la pandémie.  Comment survivre au fait qu’on nous refuse une belle coiffure pendant des semaines?  Évidemment, les plus vertueux d’entre nous nous pourrions leur faire la leçon en disant qu’il y a des choses bien plus importantes dans la vie que notre chevelure, ce à quoi ces personnes pourraient très bien répondre ce que Jésus dit dans l’évangile : « Même les cheveux de votre tête sont tous comptés. »  Quand on est rendu à ce stade-là, ça devient assez sérieux…
On fait bien des blagues ici mais n’en demeure pas moins que Jésus veut faire passer son message et il utilise des images fortes pour être sûr qu’on comprend tout de suite la première fois et qu’il n’aura pas besoin de répéter.  Et que veux-t-il dire au juste?
Vous aurez remarqué que le mot ‘craindre’  revient quatre fois dans l’évangile.  On utilise pas souvent ce verbe.  On lui préfère l’expression ‘avoir peur’.  Vous pourriez essayer de changer le mot ‘craindre’ par le mot ‘avoir peur’ dans l’évangile et ça marcherait dans tous les cas sauf qu’on manquerait la nuance qu’apporte le verbe ‘craindre’ à son cousin ‘avoir peur’.  Il s’agit d’un des sept dons de l’Esprit Saint qu’on désigne comme ‘la crainte de Dieu’.  Or, ce don de l’Esprit-Saint on ne l’appelle pas ‘la peur de Dieu’.  La peur et la crainte ne sont pas la même chose.
Le philosophe français Denis Diderot l’exprimait ainsi : « Il y a des gens dont il ne faut pas dire qu'ils craignent Dieu mais bien qu'ils en ont peur. »  Et la crainte de Dieu, ce n’est certainement pas ça.  On lit plutôt dans le livre des Proverbes : « Le savoir commence avec la crainte du Seigneur ».  Or, quand on ‘sait’ quelque chose ou bien qu’on l’a appris comme quand on va à l’école, on ne peut prétendre ne pas savoir.  Vous connaissez probablement des gens qui réagissent exactement comme ça.  Quand ils veulent se démobiliser d’une situation parce qu’ils ne veulent pas se compromettre, ils disent : « Je ne sais rien.  J’y comprends rien. »  C’est pas très courageux…
Jésus est train de dire : ne jouez pas ce petit jeu avec le Seigneur.  Il faut avoir le courage de nos convictions.  Il faut être prêt à les défendre.  Il faut aussi les connaitre et une fois qu’on les connait, on peut s’en aller en s’excusant : « C’est pas pour moi. »  Voilà pourquoi le mot ‘craindre’ est si important dans l’évangile d’aujourd’hui parce que Jésus nous dit: « Devenir mon disciple, c’est sérieux ».
Si vous avez un peu peur du ton de cette lecture, n’ayez pas peur : moi aussi.  En tout cas, je me console en me disant que la tonne de chevelure que j’ai laissée chez le barbier vendredi n’est pas tombée pour rien.  Et ça, ça me fait vraiment du bien!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire