La sauce aigre-douce, vous aimez? Vous savez, quand on va au restaurant pizzeria Alexandria et qu’on commande des mets chinois, on nous propose souvent une sauce qui goûte à la fois sucré et amer… C’est une combinaison de goût qui est très populaire en cuisine et pas seulement pour les mets asiatiques. On dit que nos papilles goûtent d’abord le sucré sur le bout de la langue et qu’ensuite on goûte les goûts plus amers à l’aide d’autres papilles.
Il me semble que la liturgie du dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur nous propose justement une liturgie qui a une saveur aigre-douce. On a d’abord souligné l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem au début de la célébration. C’était là la saveur plus douce du jour. Et puis nous avons enchainé avec la lecture de la Passion dans l’évangile selon St Matthieu et là c’était le côté plus amer du jour.
C’est comme ça pour la liturgie. Ç’a été comme ça aussi pour la vie de Jésus. Pendant sa vie publique, Jésus a vécu des moments de grandes joies. Des moments qui ont lui apporté beaucoup de satisfaction, sachant que ce qu’il accomplissait faisait une différence dans la vie des gens. Mais il a aussi vécu des moments de détresse intérieure qui ont culminés au moment de sa passion. Il lui a semblé à ce moment-là qu’il perdait son temps. Le démon le tentait pour qu’il se décourage.
Notre vie n’est pas différente de la vie de Jésus. Nous aussi nous avons vécu des moments de grande joie. On a vraiment l’impression de faire une différence dans la vie de notre communauté. On fait une différence dans nos familles. On fait une différence au travail. On gagne bien notre vie. Et puis, soudainement, tout bascule. Le virus COVID-19 apparait sur le marché et on perd notre travail, on vit dans l’isolement, on a que des contacts virtuels avec nos amis et nous vivons à l’heure de la distanciation sociale et du confinement. C’est pas jojo par les temps qui courent. Et en plus on nous a annoncé hier qu’on pourrait avoir à subir les impacts du virus pendant 18 mois, voire même deux ans. Mon Dieu, comment on va faire?
Si on avait dit à Jésus au moment de son baptême au Jourdain tout ce qui l’attendait, je suis à peu près certain qu’il aurait lui aussi demandé : « Mon Dieu, mais comment je vais faire? » Jésus a été courageux jusqu’au bout. Il a été courageux parce qu’il était rempli de l’Esprit Saint, l’Esprit du Seigneur Dieu. Jésus nous a donné l’exemple ce matin. Quand il a été accueilli triomphant, il nous encourageait. Quand il a été cloué sur la croix, il nous a donné l’exemple et il nous encourage, encore une fois.
Dieu seul sait ce qui nous attend d’ici une semaine ou deux, ici chez nous dans Glengarry. Si on connaissait le futur, on demanderait peut-être « Mon Dieu, mais comment on va faire? » C’est inutile. Jésus nous donne l’exemple. Son dernier cri sur la croix sonne comme un cri de désespoir : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » Soyons patients. Soyons courageux. La suite sera plus belle.
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